- orviétan
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• 1625; it. orvietano « d'Orvieto », ville d'Italie♦ Vx Drogue inventée par un charlatan d'Orvieto, qui fut en vogue au XVIIe siècle. — Fig. et littér. Marchand, vendeur d'orviétan. ⇒ charlatan, imposteur.⇒ORVIÉTAN, subst. masc.HIST. DE LA PHARM. Drogue très en vogue au XVIIe s. Un marchand d'orviétan passa dans le village; mon père, qui ne croyait point aux médecins, croyait aux charlatans: il envoya chercher l'empirique, qui déclara me guérir en vingt-quatre heures (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.84). Comme le modeste et précieux séné devait être chargé de lourds mystères quand il s'appelait catholicon! Comme l'opium paraissait miraculeux quand l'étrange et infecte thériaque, assaisonnée de crânes de vipères séchés, ou l'orviétan, stupéfiait le Moyen âge! (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p.12).— Au fig. Toute proposition, toute solution qui tend à exploiter la crédulité publique. Vendeur d'orviétan littéraire. Sont-ce des marchands d'orviétan politique, et des jurés priseurs de budget, qui décréteront l'argent nécessaire aux galeries, aux musées, aux essais longtemps infructueux, aux lentes conquêtes de la pensée ou aux subites illuminations du génie? (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1832, p.466). Et les éternels happeurs de popularité, les faux grands écrivains, les faux penseurs à l'affût, exploitaient ce magnifique désir impérieux et angoissé, en battant du tambour et faisant du boniment pour leur orviétan (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1530).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718 : -vietan; dep. 1740: -viétan. Étymol. et Hist. 1625 «électuaire auquel on attribuait de grandes vertus» (Lettre patente, 19 déc., in LE PAULMIER, l'Orviétan, p.123 ds QUEM. DDL t.9); 1690 vendeur d'orviétan «charlatan» (FUR., s.v. vendeur). Empr. à l'ital. orvietano «originaire d'Orvieto» parce que cette drogue, très en vogue au XVIIe s., avait été inventée et fabriquée par Girolamo Ferrante, habitant d'Orvieto (v. DEI). Fréq. abs. littér.:19. Bbg. ARVEILLER (R.). Méd. et matière méd. R. Ling. rom. 1970, t.4, n° 133/134, p.179. — HOPE 1971, p.296. — QUEM. DDL t.9.
orviétan [ɔʀvjetɑ̃] n. m.ÉTYM. 1625, in D. D. L.; ital. orvietano, « d'Orvieto », ville d'Italie.❖1 Vx. Électuaire inventé à Orvieto, qui fut en vogue au XVIIe siècle et auquel on attribuait de grandes vertus. — Par ext. Remède de charlatan. ⇒ Drogue. — ☑ Loc. fig. Débiter, vendre de l'orviétan : exploiter la crédulité publique.0 (…) on les laisse (les bonzes) débiter leur orviétan dans les places publiques (…)Voltaire, Dialogues, XXVII.2 ☑ Mod. Marchand, vendeur d'orviétan. ⇒ Charlatan (cit. 3 et aussi Frimas, cit. 5). — Fig. Bonimenteur, charlatan, imposteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.